COMPRENDRE LA SCLEROSE EN PLAQUES
Dr P-J Thomas-Lamotte, neurologue à Lisieux
Pourquoi cette personne et pas une autre ? Pourquoi cette maladie et pas une autre ? Pourquoi à ce moment de la vie ? Pourquoi ces symptômes ? En regardant la sclérose en plaques comme la compensation symbolique d’une souffrance qui n’a pas été exprimée, on se donne progressivement les moyens d’esquisser des réponses à ces questions et de proposer des moyens d’action sur l’évolution de la maladie.
A/ SEP ET PSYCHISME
a) Etat des lieux
Il semble maintenant bien admis que les stress, les difficultés psychiques ont un impact sur la santé de l’homme. Cela est valable pour toute pathologie et donc en particulier pour la sclérose en plaques. Il existe peu d’études qui cherchent à préciser l’existence d’un lien direct entre la survenue de cette maladie et le vécu psychoaffectif du malade. Pourtant, certaines études ont déjà montré le rôle essentiel des traumatismes psychiques dans la survenue des poussées de sclérose en plaques.
Prenons en deux.
1/ Dans une étude récente portant sur un groupe de patientes atteintes de SEP et présentant des grossesses à risque (fécondation in vitro), le seul facteur de risque statistiquement corrélé aux risques de poussées de la maladie concerne un facteur psychoaffectif majeur : l’interruption spontanée de la grossesse au troisième mois (FC spontanées). C’est seulement chez les femmes qui font cet avortement précoce, qui réactive de façon intense leur douloureux problème de stérilité que l’on observe une augmentation significative des poussées.
2/ Une étude plus ancienne a été menée, il y a plus de dix ans, par Dragan Buljevac et ses collaborateurs au Pays-Bas. Malheureusement, les résultats n’ont été publiés que sous forme de poster au cours d’une réunion de Neurologie Européenne, et elle est passée presque inaperçue. Ces auteurs ont eu l’idée de remettre à leurs patients atteints de SEP, un petit carnet pour recueillir au jour le jour les événements marquants de leur vie et les ressentis. Dans cette étude tout à fait exceptionnelle, les résultats apparaissaient clairement. Chez 75% des malades, les poussées de la maladie surviennent de 7 à 12 mois après un choc psychique important. La nature de ces traumatismes psychiques n’a pas été détaillée.
b) Pourquoi la vie psychique des malades qui vont faire ou qui font une sclérose en plaques intéresse-t-elle si peu les neurologues ?
Par contre, ils se passionnent aujourd’hui pour le déficit en vitamine D, pour l’excès cérébral de fer ou pour les sténoses veineuses des gros troncs veineux drainant le cerveau, anomalies qui n’ont rien de spécifique de la SEP ?
Plusieurs réponses se conjuguent. Tout d’abord, une évidence :
- Ce sont les laboratoires pharmaceutiques qui financent la recherche thérapeutique sur la SEP. Ils n’ont aucun intérêt à faire des études qui risquent de montrer que le travail au niveau psychique est éventuellement plus efficace que leur produit chimique à commercialiser. C’est d’ailleurs pour cette raison que les études se font contre un placebo « dégonflé » (le malade n’est pas persuadé qu’il va guérir avec le placebo) et qu’on se permet d’affirmer qu’on a réalisé une étude en double aveugle quand les deux tiers des malades ont une réaction locale ou générale à l’injection d’interféron, contre un nombre infime sous placebo.
- Il n’y a pas d’expérimentation possible en matière de psychisme. Il est impossible pour un même individu de renouveler les expériences de traumatismes psychique. Chaque humain est unique, son cerveau s’est construit selon l’histoire de la personne.
- Parmi les chercheurs et les médecins, rares ceux qui ont une approche empathique du malade. Seuls les praticiens qui ont eu à résoudre pour eux-mêmes, le problème de graves difficultés psychologiques et qui sont parvenus à un certain équilibre, ont spontanément un attrait pour l’écoute de leurs patients.
- Un autre point paraît capital : pour étudier le lien entre une pathologie et le vécu psychoaffectif du patient, il faut une technique de recherche très particulière qui s’appelle la méthode des cas uniques.
B/ UNE METHODE DE RECHERCHE ADAPTEE
a) Bien distinguer Cause et facteur de risque
Actuellement, les chercheurs n’utilisent pas une méthode adaptée à l’étude des facteurs psychoaffectifs. A la suite des études faites à partir de 1948 dans la ville de Framingham au Massachussetts, ils ont pris l’habitude de travailler sur des groupes énormes de patients, les résultats étant analysés au moyen de statistiques sophistiquées. Ces études ne donnent que des résultats statistiques, en terme de pourcentage, permettant de différentier de multiples sous-groupes, permettant de mettre en évidence des facteurs de risque. Ces techniques ne permettent pas de retrouver la cause du déclenchement d’une maladie : pour qu’il y ait cause, il faut qu’il y ait l’effet dans la totalité des cas et inversement, s’il y a effet, on retrouve la cause unique dans tous les cas.
Le grand âge est un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer, mais ce n’en est pas la cause. La Sclérose en plaques survient plus souvent chez des jeunes femmes. C’est le terrain de prédilection mais ce n’est pas la cause. Les facteurs de risque ne sont pas des causes. Pour un lien de causalité il faut du 100%. Si et seulement Si.
b) Seule une étude au cas par cas permet d’inclure les facteurs psychoaffectifs de façon exhaustive chez les patients présentant telle ou telle maladie, un peu à l’instar de ce qui a été fait par Buljevac avec ses carnets de ressentis au jour le jour. Cas après cas, on peut voir se détacher un plus petit dénominateur commun de nature psychoaffective. Si on le retrouve dans 100% des cas, un lien de causalité peut être suspecté.
c) Difficultés particulières de la méthode des cas uniques pour la SEP
Il n’y a pas de superposition anatomo clinique stricte entre la clinique et les lésions anatomiques, ou les lésions visibles à l’IRM.
- Les signes cliniques n’apparaissent que secondairement par rapport au processus auto-immun. Il faut trois semaines chez l’animal pour qu’apparaissent les premiers signes cliniques d’encéphalopathie allergique expérimentale après la mise en route du processus auto-immun. Dans les résultats présentés par D.Buljevac, nous avons vu que le délai observé entre choc psychique et les signes cliniques de poussées était de 7 à 12 mois. C’est sans doute en raison du caractère imprévu du conflit que l’organisme ne réagit qu’après six mois, dans un contexte de syndrome d’épuisement avec comme symptôme majeur la fatigue.
- Il existe des poussées infra cliniques de la maladie qui ne sont découvertes qu’a posteriori à l’imagerie (IRM).
- Inversement, chez un malade atteint de sclérose en plaques, la survenue de vertiges, de troubles sensitifs voire de troubles moteurs ou l’aggravation de l’état antérieur n’est pas forcément le synonyme de poussées de la maladie. Il peut y avoir l’influence de la température avec une aggravation des signes neurologiques lors d’une élévation thermique (grippe ou canicule). Il peut également y avoir des affections intercurrentes, comme chez tout un chacun. Un malade atteint de SEP peut faire en même temps des migraines, un vertige de Ménière ou une paralysie faciale a frigore qui n’ont rien à voir avec sa maladie démyélinisante.
C/ LE DECRYPTAGE SYMBOLIQUE
a) Une maladie auto-immune est une destruction symbolique d’un organe quand l’utilisation de cet organe est dangereuse pour le sujet.
Prenons une métaphore pour bien comprendre l’importance majeure du symbolisme dans la vie humaine : Mettre un drapeau de la France à sa grille ou à sa fenêtre, c’est faire un signe de patriotisme. A l’inverse, si pour des raisons personnelles un extrémiste en veut à la France, il ne va pas à lui tout seul lui déclarer la guerre. Il n’en a pas les moyens. Par contre, il va s’attaquer à un symbole de la France. Par exemple, il va brûler le drapeau bleu-blanc-rouge sur une place publique ou s’il en a les moyens, il va organiser un attentat au niveau de l’ambassade.
Un sujet qui est en conflit avec l’autorité familiale ne va pas détruire sa famille. Il va détruire le tissu symbolique qui représente cette protection indispensable pour vivre en bonne relation. Dans la sclérose en plaques, le malade détruit ses oligodendrocytes parce que ces cellules symbolisent la protection et l’autorité parentale en matière de projet. L’oligodendrocyte, en fabriquant la gaine de myéline, vient protéger et entourer l’axone, pour lui permettre de bien amorcer la réalisation de projets. Cette protection « parentale » symbolique est supprimée quand le malade est en conflit de projets avec un ou des parents qu’il ne peut attaquer de front et dont il est obligé de supporter la tutelle. Ici, le mot parent est pris au sens restrictif de père ou de mère, mais aussi au sens hiérarchique de l’analyse transactionnelle. Une personne peut avoir un parent intérieur qui protège et dirige l’enfant intérieur.
Une maman de la noblesse interdit à sa fille de regarder un garçon parce qu’il est roturier : la jeune fille ravale ses sentiments puis elle va déclencher une névrite optique de l’oeil gauche les semaines suivantes.
Autoriser la transgression de l’interdit familial.
Pour les SEP ce n’est pas un interdit, c’est une évidence. La tutelle est habituelle. Elle fait partie de leur mode de vie.
b) Décryptage de la chronologie
Le conflit programmant est à rechercher dans la petite enfance. Pour qu’il y ait maladie, il faut qu’il y ait un premier événement sensibilisant.
La tutelle familiale.
Le conflit déclenchant de la SEP est souvent lié à un imprévu.
Est-ce que l’imprévu n’est pas un incompréhensible. C’est un désaccord avec lui.
Dans ces cas-là, la réaction de l’organisme est retardée de six mois complets. Le tableau du syndrome d’épuisement comporte une fatigue même après un long temps de sommeil, des réveils nocturnes, une baisse de la tension artérielle, des troubles fonctionnels variés (troubles digestifs, douleurs, instabilité).
c) Décrypter le sens du symptôme.
Les signes neurologiques ont un sens adapté au ressenti. Un contact désagréable ou dangereux est compensé par une anesthésie. Une séparation est compensée par une douleur. Une atteinte motrice empêche d’être en relation (membres inférieurs) ou de faire (membres supérieurs). Les troubles sphinctériens permettent de compenser un mauvais accueil ou un manque d’autonomie pour se faire respecter. La névrite optique empêche de voir.
Une femme aimerait voir naître une fille. Elle ne fait pas une sclérose en plaques classique mais quatre névrites optiques successives, chaque fois qu’elle perd une chance de faire une fille (quand son compagnon lui dit qu’il ne veut pas d’enfant, quand elle se sépare, quand elle met au monde un fils, quand son second compagnon décide qu’avec ce fils et ses deux enfants, ils ne doivent pas en avoir d’autres).
Névrite Optique = je veux voir....
On l’empêche de voir.
Une femme reçoit un coup de téléphone de sa demi-soeur qui demande à la connaître. C’est un drame et elle refuse, car elle ne veut pas briser la loi du silence et réveiller chez sa mère une blessure ancienne. Elle « anesthésie » son hémicorps gauche et lorsque les symptômes régressent seuls les trois derniers doigts de la main sont engourdis : doigt de la sexualité (majeur) secrète (auriculaire) qui propose l’alliance (annulaire). Après la rencontre, la main devient hypersensible.
D/ QUESTIONS SUBSIDIAIRES
1) Prédominance féminine : la sclérose en plaques touche préférentiellement la femme.
Pourquoi ? Psychologiquement, la femme est dans une position d’accueil et il n’est pas étonnant que les propositions qu’elle reçoit ne soient pas toujours à son goût. De même ses projets ne sont pas toujours accueillis par l’autorité mâle. Le cerveau féminin soumis aux variations hormonales, ne fonctionne pas comme celui de l’homme, sauf au moment des règles.
La piste qui me paraît la plus vraisemblable, c’est que les hommes qui font une sclérose en plaques sont des hommes « féminins ». Le plus souvent, cette « féminité » de l’homme se met en place à la fin du 3° mois de la grossesse. Un conflit maternel (danger ou séparation : le mari qui s’en va, une menace de fausse couche) va retentir sur le foetus mâle et bloquer la sécrétion de testostérone qui est maximale à ce moment. L’enfant à naître va présenter un morphotype particulier au niveau de ses mains (« mains de la séparation »). Ses index auront tendance à être beaucoup plus longs que les annulaires, ce qui est le morphotype féminin.
Bien souvent, ces hommes féminins sont également longilignes.
2) Rôle du soleil, de la vitamine D. A creuser. Le soleil est symbole du père. La sclérose en plaques survient plus dans les régions nordiques, là où le soleil est le moins rayonnant (père moins entreprenant). Les sujets qui font une SEP ne sont pas des adeptes du bronzage dans mon expérience.
3) Formes cliniques : par poussées, secondairement progressive, progressive d’emblée, SEP bénigne.
Les différents aspects évolutifs de la SEP amènent les experts à se poser la question : s’agit-il toujours bien de la même maladie ? Que nous dit le microscope ? Il existe deux types de lésions dans la sclérose en plaques : les lésions inflammatoires en rapport avec un processus auto-immun qui sont en grande partie réversible, et une mort progressive des neurones par apoptose réalisant un tableau d’affection dégénérative du système nerveux central irréversible. Les études expérimentales confortent ces deux mécanismes : processus auto-immun que l’on reproduit chez l’animal par l’injection de la protéine basique de la myéline, et destruction neuronales liée à une inhibition de l’action (Henri Laborit). Des jeunes animaux d’expérience qui ne peuvent répliquer à des stress (par exemple fuite d’une zone dangereuse où ils reçoivent des stimulations électriques) détruisent leurs neurones cérébraux à grande vitesse. En quelques semaines, ils ont un cerveau de vieux.
Inflammation = protection.
Destruction = inhibition de l’action selon Laborit.
Dans l’hypothèse d’une maladie liée des projets irréalisables, on peut imaginer plusieurs cas de figure selon le ressenti de la situation conflictuelle par le sujet. Si c’est la tutelle qui lui est insupportable, c’est le processus auto-immun qui va prédominer. Si c’est la perte de possibilités de stratégies, en général, et la perte de projets liée au handicap, en particulier, qui prédomine (inhibition de l’action par la tutelle, inhibition de l’action liée au handicap) c’est la dégénérescence neuronale qui va se développer en priorité. Dans la forme classique évoluant par poussées puis devenant secondairement progressive, c’est la soumission à la tutelle qui pose problème initialement. Dans un second temps, c’est l’évolution de la maladie avec la réduction des possibilités de projets du fait d’un handicap progressif qui devient le problème prédominant. C’est alors que se met en place le processus dégénératif.
E/ SEP ET PSYCHOTHERAPIE BREVE
1) Primum non nocere
Le médecin ne doit pas mettre le patient sous tutelle.
a) SEP et vaccination contre l’hépatite B :
Plusieurs hypothèses peuvent être formulées.
- Celle d’une simple coïncidence étant donné le grand nombre de sujets vaccinés ;
- Celle d’un mécanisme immuno-allergique mais on comprend mal pourquoi il y a eu si peu de cas de SEP après vaccin contre l’hépatite B.
- Celle d’une mise sous tutelle par une obligation de vaccination qui vient réveiller chez le sujet un vieux souvenir de tutelle enfoui dans son inconscient. La maladie se déclenche rapidement.
- Choc vaccinal ?
b) Prise en charge par le médecin.
La mise en route de traitements contraignants et d’efficacité relative sur l’état clinique et sur l’évolution, ne doit pas mettre le patient en conflit avec le médecin qui impose son projet thérapeutique.
2) Tenter de cerner le pronostic pour mettre en route la bonne stratégie thérapeutique.
C’est tout l’intérêt du décryptage de la maladie de pouvoir émettre un pronostic selon l’anamnèse psychoaffective retrouvée. Par exemple, si on découvre un conflit de couple liée à la vie sexuelle et à la procréation qui ne sera pas résolu, le risque de paraplégie est majeur. C’est le cas si un mari interdit définitivement à sa femme d’avoir le troisième enfant qu’elle désire tant. C’est le cas si après le troisième enfant, la femme décide de cesser définitivement tout rapport sexuel avec son mari.
A l’inverse, un problème « ponctuel » lié au service militaire, à une jalousie familiale entre frère et soeur, ou un conflit lié à une grossesse non désirée est un gage de sclérose en plaques dite bénigne.
Dans ces cas, le sujet est « répondeur » au traitement par interféron : le conflit n’est que passager.
3) Intervention psychothérapeutique
Elle peut se situer à plusieurs niveaux.
a) Le terrain pré-morbide : une mise sous tutelle injustifiée
Les manifestations de sclérose en plaques surviennent chez des personnes qui ont un profil particulier. Elles acceptent de vivre sous la tutelle familiale. Les manifestations de la maladie surviennent le plus souvent lorsque la personne ne s’autorise pas à transgresser l’interdit (par exemple, une femme qui continue sa contraception alors qu’elle désire un autre enfant). Plus rarement, la maladie survient parce que la personne a été poussée à transgresser l’interdit parental contre son désir de loyauté familiale.
C’est le cas d’un jeune garçon qui vit des relations très conflictuelles avec son père. Il a une vie spirituelle riche et il se soumet à l’avis d’un père spirituel qui est le supérieur d’une communauté monastique. A deux reprises, cet accompagnateur spirituel le pousse à transgresser l’interdit du père. Une première fois, à 17 ans, il abandonne ses études en cours pour changer d’orientation professionnelle. Un peu plus tard, à 18 ans et demi, il abandonne toute formation en cours d’année scolaire, sans avoir passé de diplôme, pour rentrer au monastère que dirige son père spirituel alors qu’il n’a pas l’âge requis par la règle pour le faire (il faut avoir 21 ans). Deux lourdes décisions contraires aux volontés paternelles sont prises sous l’influence d’un père spirituel : les deux épisodes sont suivis de manifestations cliniques de SEP.
b) Dédramatiser la transgression. Revoir les émotions au moment du conflit déclenchant, au moment où l’interdit se présente et retrouver l’indicible, l’inavouable de la situation : peur d’affronter le tuteur ce qui peut créer une rupture définitive. Ce simple retour en arrière avec mise en conscience et découverte du ressenti vécu lors du choc psychique peut suffire à interrompre la poussée.
c) Résoudre le problème dans la réalité : un homme qui a un conflit avec son partenaire homosexuel et qui finit par vivre avec une femme. Le problème est définitivement « résolu ». Sa SEP n’évolue pas. Une femme qui accepte de rencontrer sa demi-soeur sans que cela ne trouble la paix de la famille : ses symptômes sensitifs disparaissent totalement. Un homme qui accepte de temporiser son désir d’enfant alors qu’il a perdu son père lorsqu’il avait treize ans.
d) Le conflit de diagnostic
L’annonce du diagnostic de sclérose en plaques est souvent un choc violent pour le patient, une véritable catastrophe. Le malade risque de sombrer dans plus de dépendance, dans une inhibition de l’action liée à son handicap qui va aggraver sa maladie. Autrefois, on ne donnait que rarement le diagnostic au malade. Il faisait une myélite, une inflammation du système nerveux et bien des fois la maladie restait bénigne.
e) Les thérapies adjuvantes
Agissent-elles sur les mécanismes biologiques de la SEP ou sont-elles symboliquement adaptées à la situation du malade ? Exemple d’Edith Piaf qui guérit à 7 ans d’une double kératite grâce à de la terre de Lisieux. Sa maladie était liée à l’absence de contact visuel avec sa mère. La terre lui a donné ce contact symbolique. Le traitement n’aurait pas marché si Edith Piaf avait fait sa maladie à cause de l’absence de contact visuel avec son père.
Les sténoses veineuses des gros troncs cérébraux provoquent symboliquement un ralentissement et une résistance aux échanges avec la famille. La cure chirurgicale des sténoses proposée par le Pr ZAMBONI améliorerait symboliquement les échanges intrafamiliaux et les problèmes de tutelle
LA COMPENSATION SYMBOLIQUE INCONSCIENTE
Par Pierre-Jean Thomas Lamotte & Patrick Obissier, chercheurs au CRIDHOM
Métiers, hobbies, façon de s’habiller, accidents, agressions, maladies : selon les chercheurs indépendants du CRIDHOM, tout ce qui fait la trame d’une existence humaine est une compensation symbolique mise en place par le « cerveau stratégique » pour faire contrepoids à des souffrances inavouées ou refoulées. Rien n’est donc le fait du hasard, et chacun peut retrouver l’équilibre psychosomatique en mettant en conscience son vécu émotionnel non exprimé. Pour Néosanté, le neurologue Pierre-Jean Thomas Lamotte et le thérapeute en bio-généalogie Patrick Obissier présentent la démarche de l’association et nous résument les premiers fruits de ses travaux : la mise en lumière de cette omniprésente compensation symbolique inconsciente.
L’inconscient manipule en permanence chaque être humain sans jamais se démasquer : il met en scène nos maladies, nos accidents, nos goûts, nos choix, nos conflits, nos performances, nos préférences, dans le seul but de compenser une souffrance singulière qui n’a jamais été exprimée du fait d’une culpabilité. G. W. Groddeck a été le pionnier de cette lecture symbolique de la vie humaine mais il n’a pas fait beaucoup d’émules dans le monde médical, pas plus chez les psychologues. Sigmund Freud nous a montré que les symptômes de conversion avaient pour bénéfice primaire l’évacuation de l’angoisse, la diminution de la culpabilité mais il ne s’est pas beaucoup intéressé aux pathologies organiques. Il ne faudrait pas oublier Ian Pavlov et son chien, Watson et son « petit Albert » qui nous ont appris que le symptôme est issu d’un conditionnement et qu’il peut disparaître par déconditionnement. Henri Laborit a démontré l’effet délétère de l’inhibition de l’action. Marc Fréchet nous a ouvert les yeux sur les répétitions cycliques d’événements non analysés, non acceptés. R. G. Hamer a brillamment remis en selle le « tout psychosomatique », il nous a fait découvrir le rôle singulier du cerveau stratégique. Si nous voulons harmoniser ces nombreuses données, il faut encore faire un bond en avant vers la notion de compensation symbolique inconsciente qui permet la rigueur et l’unification du raisonnement, et une écoute fructueuse des souffrants aboutissant souvent à leur libération.
Définitions
Le mot latin Compensare veut dire contrebalancer. La compensation symbolique inconsciente est un processus automatique de maintien de l’équilibre de l’être humain, il se déclenche lorsque ses stratégies d’adaptation aux difficultés sont dépassées. C’est un processus dont on n’a pas conscience qui va produire a posteriori un alibi symbolique pour décharger la mauvaise conscience du sujet. Ce qu’il n’a pu avouer, confier, lui a donné « mauvaise conscience » et a été « refoulé » dans l’inconscient. Seul l’aveu aurait pu le décharger de son fardeau. Et seul l’aveu permettra d’arrêter les rouages de la machination (souvent) infernale.
En effet, l’inconscient n’est pas une prison étanche où les mauvais souvenirs seraient isolés à tout jamais. Il faut plutôt le concevoir comme un poste de radio trop bruyant dont on a baissé le son pendant une conversation téléphonique. Il continue à capter une station et à émettre des ondes sonores qui peuvent être captées dans l’environnement.
Historique
On peut déjà distinguer le phénomène de la compensation à caractère symbolique dans les mythes anciens ou les contes.
Dans le livre de la Genèse, Eve se laisse détourner de sa vocation initiale (ne pas manger du fruit de la connaissance du bien et du mal, le rôle de la conscience). Elle se laisse séduire par le serpent et elle séduit Adam pour l’entraîner dans la désobéissance par orgueil (« Vous serez comme des dieux »). Le couple se trouve alors plongé dans la honte et la culpabilité d’être mis à nu. La culpabilité les pousse à se cacher. Malgré cette stratégie, Dieu les découvre et il vient raviver le souvenir de leur désobéissance. Complètement démunis, Adam et Eve compensent alors en se tressant un pagne de figuier. En cachant leur sexe, ils ne risquent plus de jouer à la séduction, donc ils ne risquent plus de désobéir. Mais le mal est fait. Au lieu d’avouer leur culpabilité, chacun d’eux va accuser l’autre : « C’est la femme que tu m’as donnée ». « C’est le serpent qui … ». La suite du récit nous montre qu’en l’absence d’aveu, la culpabilité se transmet à la génération suivante. Caïn et Abel sont obligés de compenser symboliquement pour soulager la culpabilité de leurs parents. Ils ne deviennent pas forgeron, pêcheur ou bucheron. C’est au niveau de la végétation qu’ils doivent compenser le fruit défendu. Caïn, le masculin passe à l’action. Il cultivera les plantes qu’il pourra manger sans restriction. Abel, le féminin compense dans l’accueil : il devient nomade, recueillant les fruits et l’herbe de la nature à sa disposition.
On peut également évoquer l’histoire de Pinocchio. La marionnette qui rêvait de devenir la plus célèbre du monde, fuit sa culpabilité d’avoir fait l’école buissonnière malgré les recommandations de sa conscience (Gemini Cricket). Plus elle ment, plus son nez s’allonge, ce qui la rend symboliquement capable de flairer le piège que lui ont tendu les deux compères, le renard et le chat. Devenu humble et obéissant, Pinocchio deviendra un petit garçon. Nous sommes tous des marionnettes soumises aux compensations symboliques tant que nous ne sommes pas humbles et sincères, responsables de ce qui nous arrive.
Expérimentation
La compensation à caractère symbolique peut faire l’objet d’expériences. C’est sur elle que repose la magie dite par mentalisation dont nous reprenons maintenant un exemple bien connu.
Faites le test suivant, c’est vraiment impressionnant. Promis, ce n’est pas une attrape.
SVP faites-le bien et jusqu’au bout, ce n’est pas long. Vous-êtes vous jamais demandé si votre esprit est normal ou s’il est différent?
Bon, faites sérieusement l’exercice de réflexion et trouvez la réponse !!!!!! Suivez juste les instructions, et répondez aux questions une par une et aussi vite que possible, mais n’avancez pas avant d’avoir terminé la précédente. Vous n’êtes pas obligé d’écrire vos réponses. Vous serez étonné du résultat, c’est garanti ! Combien font ?
15+6
3+56
89+2
12+53
75+26
25+52
63+32
Eh oui, c’est plus dur les calculs mais c’est le vrai exercice! Alors courage…
123+5
117+20
123+23
Vite! Pensez à un OUTIL et à une COULEUR. Ça y est ?
Vous pensez à un marteau rouge, pas vrai ???
Quelle que soit votre réponse, vous venez de faire une compensation symbolique inconsciente. Le baratin est fait pour créer un challenge : vais-je réussir ? Sinon, j’aurai la honte. Puis arrivant à la fin des additions vous vous interrogez sur la façon dont va finir le test. La demande du choix d’un outil et d’une couleur vient exacerber ce besoin d’en finir. Mais si vous voulez aller jusqu’au bout, vous êtes obligé de vous laisser conduire. Il faut compenser votre impatience et votre crainte de vous faire avoir. Avec un marteau, symboliquement, vous avez le pouvoir d’arrêter les enchères. Si ce marteau est rouge (couleur symbolique de puissance et d’intensité comme celle du muscle), vous reprenez définitivement la maîtrise et vous êtes capable « d’enfoncer le clou » définitivement. Conditionnées par la mise en scène, la plupart des personnes ont le même ressenti et leur compensation est alors identique.
Le symptôme expérimental
N’est-il pas étrange qu’un chien se mette à baver parce qu’il vient seulement d’entendre une clochette ? Si on ne connaît pas le processus de conditionnement sous-jacent, il y a effectivement de quoi se poser des questions face à un symptôme clinique. Pavlov nous a appris que le tintement de la cloche ramène le chien à un autre souvenir et à une émotion agréable : la pâtée qu’il attend avec impatience. La réaction physiologique du corps vient alors faciliter l’intégration du plaisir attendu. Un symptôme pathologique est au contraire lié à un mauvais souvenir, une expérience désagréable « conditionnante ». Le réveil de ce souvenir est le facteur déclenchant qui va provoquer une réaction pathologique d’ordre symbolique qui compense le déplaisir et la culpabilité éventuellement ressentie. Un nourrisson qui perd le contact de sa mère le retrouve symboliquement en portant son pouce (doigt symbole de protection et d’encouragement) à la bouche (organe du tact à cet âge). Une femme très « touchée » par un contact sexuel déplaisant peut créer une anesthésie du majeur droit (doigt de la sexualité) pour se rendre insensible à la sexualité qu’on lui a proposée …
Henri Laborit a montré que des souris confinées et soumises à des stimulations électriques alors qu’elles ne peuvent plus fuir ou agresser (inhibition de l’action) font une atrophie cérébrale rapide. N’ayant plus un cerveau capable de stratégie d’action, elles ne souffrent plus de ne pouvoir réagir !
John Broadus Watson, lui, a eu l’idée de conditionner des petits enfants. Au petit Albert, un nourrisson, il présentait des souris ou des rats blancs, ce qui intéressait l’enfant et semblait lui donner du plaisir. Puis pendant la présentation des animaux, il produisait un bruit effrayant dans le dos de l’enfant, provoquant ses pleurs et ses hurlements. Bientôt, souris et rats blancs sont devenus une source de peur et d’aversion pour le bambin, au point que n’importe quel animal de couleur blanche devint pour lui objet de terreur. Une phobie de l’animal blanc était ainsi créée de toute pièce pour le protéger de la peur des bruits effrayants insupportables.
La conversion du symptôme
En pratique, lorsqu’on dispose de données cliniques complètes, il est possible de convertir le symptôme en souffrance non exprimée. Dans un premier temps, il convient de faire la liste exhaustive des éléments du tableau clinique. Par exemple : un index, droit, insensible. Dans un second temps, il faut trouver le contraire des éléments listés, lorsqu’il existe. Index et droit n’ont pas de contraire. Insensible va pouvoir être converti en hypersensible. Dans le troisième temps, on passe du symbole à la réalité en balayant les hypothèses possibles. L’index est entre autres, le doigt de l’accusation : « C’est toi qui ». Le sujet a pu être accusé à tort et il en a été très affecté car le symptôme est à droite. A gauche, il pourrait s’agir d’une accusation que le sujet a portée, accusation qui n’a pas été prise au sérieux.
Mais l’index, c’est aussi le doigt du père qui donne la direction à suivre et les limites à ne pas dépasser « non, non, non ». Il existe aussi des pères symboliques : patron, parrain, prêtre … Enfin, on peut imaginer que le sujet a été déçu, car l’autre ne lui a pas dit où il allait alors qu’il aurait aimé le savoir. Il faut donc attendre que le sujet confie « ce qu’il n’a jamais dit à personne » car il n’y a jamais de situation unique pour expliquer un symptôme et il serait dangereux d’en faire une interprétation sauvage. Deux situations contraires peuvent effectivement donner le même symptôme : il m’a imposé de faire comme ça ou elle a fait comme ça sans m’en parler. Il n’y a pas d’invariant ! Il faut attendre la confidence pour vérifier la concordance du symptôme avec les hypothèses issues de la conversion.
Compensation transgénérationnelle
Nous passons notre vie à compenser avec des symboles les frustrations non dites et les culpabilités de nos parents. Quelque part, nous sommes obligés de les « consoler » tant qu’ils ne les ont pas confiées. Ainsi, les malformations congénitales compensent une souffrance non exprimée de la maman en rapport avec sa grossesse. Par exemple, dans le syndrome de Poland, il y a toujours au moins une atrophie d’un pectoral, le muscle symbolique du parent (il sert à tenir dans les bras). Il n’est pas étonnant de constater sur le site internet d’une association dédiée à cette affection que souvent, cette malformation survient chez des femmes qui ne voulaient pas être « parent » : l’atrophie musculaire est à gauche chez les enfants nés après un échec de l’IVG. Pour une jeune femme qui fait des études et qui ne doit faire que ça aux yeux de ses parents, l’enfant aura son atrophie pectorale et mammaire au côté droit (on impose à la mère de ne pas être parent).
Mais une fois né, le bébé, en symbiose avec sa mère, peut encore compenser une frustration maternelle. Une jeune femme téléphone à son père médecin pour demander un avis. Sa petite fille de dix mois vient de faire une forte fièvre à 39°-40° pendant cinq jours. Les examens ont permis de conclure à une pyélonéphrite droite à colibacilles. Elle veut savoir s’il faut faire d’autres examens pour rechercher une malformation. Son père lui répond : « Mais tu ne m’avais jamais dit que tu voulais avoir un petit garçon ! » Effectivement, le colibacille est le microbe qui interagit après une « plaie identitaire ». La pyélonéphrite droite signifie que la petite fille s’est enfin sentie accueillie pour ce qu’elle est. Elle n’a plus à se retenir d’uriner. La page est tournée. La maman a effectivement confirmé qu’elle avait changé d’avis la veille de l’infection de sa fille. Elle avait médité sur les dix mois passés depuis la naissance en faisant son repassage et elle avait terminé son soliloque par cette réflexion : « Dans le fond, une petite fille, ce n’est pas si mal. Pourquoi est-ce que je n’en aurais pas deux ? ». Sa fille avait bien reçu le message et cette infection pyélique droite venait clore cet épisode douloureux.
Le rail de la compensation et les cycles « mémorisés »
Dans la pratique de l’anamnèse des événements cliniques et/ou psychoaffectifs, il est habituel de remonter le temps pour découvrir l’enchaînement et la succession des instants de souffrance – frustration, pour remonter de l’événement déclenchant aux conditionnements préalables dans la vie personnelle et dans l’arbre généalogique.
Une femme de 56 ans fait une gingivo-stomatite. A 28 ans, elle avait appris d’un ami, Mr T. que son mari la trompait. A 14 ans, elle avait eu un petit flirt dont elle n’avait pas parlé à ses parents : le garçon l’avait plaquée pour une autre et c’est elle qui l’avait constaté de visu. Sa fille a la même mésaventure à 14 ans mais elle confie sa détresse (sans le savoir, pour « consoler la maman » !) et par la suite, elle n’aura pas de relation stable avec un homme. Elle ne peut donc pas souffrir d’une rupture de couple puisqu’elle ne s’attache pas (comportement qui compense la souffrance de la maman). L’affection buccale s’est produite juste après que la maman (qui a alors 56 ans) rencontre Mr T. (celui qui lui avait appris l’infidélité de son mari), cet rencontre fortuite réveillant son mauvais souvenir. On voit avec ces dates et délais que l’inconscient sait parfaitement compter.
Pour comprendre la mise en place des cycles, il faut revenir à la période infantile pour voir se succéder dans le temps les compensations, l’une appelant l’autre. Gaspard, un nourrisson est très perturbé par la dépression de sa maman qui vient de perdre son père de façon accidentelle imprévue. A dix ans et demi, Gaspard joue au football sur la route. Il tombe sur le sol au moment où une voiture arrive. Il se voit écrasé et mort. La voiture l’évite et il se relève tout penaud d’avoir imaginé sa mort alors qu’il est indemne (une mort prévue qui ne se réalise pas). Il faut que dix ans et demi plus tard, un événement compense cette honte dont il n’a parlé à personne. A 21 ans, une histoire de football va compenser sa honte au football : il gagne avec un cousin un tournoi de sixte. Ils arrosent leur victoire mais le cousin refuse de se laisser conduire chez lui malgré son ébriété. Trois minutes plus tard, Gaspard ne peut que constater la mort prévisible de son cousin qui a encastré sa voiture dans un platane. Cet événement est bien plus fort que le précédent : le jeune homme n’a pas empêché une mort prévisible. Une compensation sera nécessaire 21 ans plus tard car il a gardé secrète sa culpabilité. A 42 ans, Gaspard a son beau-frère qui se tue en hélicoptère dans des lignes à haute tension. Juste compensation : il n’a rien à se reprocher dans cette mort imprévisible. Dans les mois qui suivent, on lui découvre un cancer primitif du cerveau dans la zone postérieure de l’hémisphère droit qui gère la qualité de la prévision.
Mais le « rail » n’a pas toujours de répercussions cycliques basées sur le temps écoulé. Une jeune fille est très liée à son parrain. Comme il est en mauvaise posture du fait d’une SEP évoluée, ses parents lui refusent l’autorisation d’aller le voir. Elle ne transgresse pas cet interdit car elle n’a que 12 ans. Son parrain décède peu après, et il est interdit à la fillette de voir sa dépouille déformée par la maladie. Devenue adulte, cette jeune femme va faire une SEP. Les poussées de sa sclérose en plaques vont être en résonance avec cet interdit des parents qu’elle n’a pas osé transgresser. A son mariage, le parrain n’est pas là : première poussée. Récidive lorsque sa sœur lui demande d’être marraine de sa fille. Récidive encore lorsqu’elle demande à sa sœur d’être la marraine de son premier enfant. Ici, le réveil du « mauvais souvenir » est provoqué par la tradition du parrain/marraine pour le baptême. D’ailleurs, elle est contre le baptême : ainsi, on n’a pas besoin de parrain, source de conflit.
Le décryptage de la frustration en cause dans une pathologie peut souvent se limiter à l’événement déclenchant lorsqu’il s’agit d’une pathologie bénigne, à condition de retrouver une culpabilité. Sinon, et surtout s’il s’agit d’une pathologie au pronostic grave, il faut remonter le temps pour parvenir à la mauvaise expérience conditionnante et au rail infantile.
Le syndrome d’épuisement
C’est l’un des motifs les plus fréquents de consultation en pratique médicale, mais il est méconnu ou baptisé dépression atypique, dépression masquée, ce qui n’est pas complètement exact. Ce syndrome survient exactement six mois après un événement perturbant imprévu. En effet, la compensation d’une souffrance – frustration vécue à l’occasion d’un événement imprévu survient à un moment parfaitement prévisible (le contraire). Comme c’est la position de la terre qui marque le temps, la compensation se fera lorsque la terre aura une position contraire, c’est-à-dire diamétralement opposée à celle qu’elle avait au moment de l’événement imprévu. La compensation débute donc six mois jour pour jour après l’imprévu (le 3 mars pour un imprévu survenu l’année précédente au 1° septembre).
Les symptômes du syndrome d’épuisement comportent souvent outre la fatigue et les troubles du sommeil, des douleurs, une hypotension, des difficultés de concentration, des troubles de l’équilibre. Ce sont les signes physiques qui accompagnent une dépression réactionnelle sans la note dépressive : Syndrome Polyalgique Idiopathique Diffus, fibromyalgie, syndrome de fatigue chronique, Yupie’s syndrom devenu Burn-out …
Une pathologie d’un organe peut apparaître dans ce contexte soit immédiatement au bout des six mois (cas récent d’un infarctus du myocarde d’un homme, exactement six mois après, jour pour jour, l’enterrement de sa femme), soit un peu plus de six mois s’il s’agit d’une maladie auto-immune (par exemple une SEP) ou d’un processus tumoral qui prennent du temps pour se développer et qui sont donc diagnostiqués plus tard. Une sclérose en plaques (SEP), fortuite ou expérimentale, se constitue toujours en plusieurs semaines, contrairement à ce que l’on peut lire çà et là. Eventuellement, la grenouille du bocal, la souris prisonnière dans un seau à la plage mais surtout le porc à l’abattoir peut faire des nécroses musculaires aiguës appelées Pale Soft Exsudative Myopathy (PSEM). Adieu les jambons !
Une dame fait un malaise dans un contexte d’hypotension artérielle, de fatigue matinale et d’insomnie. C’est le tableau typique d’un syndrome d’épuisement. Lors de la consultation, son mari lui rappelle sa venue sur son lieu de travail, six mois plus tôt, pour lui annoncer le décès brutal d’une nièce survenu à 42 ans. 42 ans, c’est l’âge qu’avait son père quand celui-ci se suicide. Pourtant, cette femme travaille depuis cinq ans avec un psychiatre sur le décès de son père, et elle est aidée par des médicaments. Elle se croyait tirée d’affaire. Mais la bombe n’était pas désamorcée : le suicide du papa est une chose bien douloureuse, mais la réflexion insupportable d’une camarade de sa classe à ce moment « Ton père, c’était un soulard ! » fut oubliée et refoulée dans l’inconscient. Le suicide d’un agriculteur jeune est en effet considéré dans les campagnes comme la conséquence d’un alcoolisme chronique. Quelle insulte quand on avait un père dépressif mais sobre ! Le décès imprévu de la nièce âgée de 42 ans avait réveillé ce mauvais souvenir, et la compensation se mit en place 6 mois après. La mise de conscience ou la confession de la frustration vécue lors de l’imprévu ainsi qu’une faible dose de tricyclique sédatif pour corriger la vagotonie sont suffisants pour faire disparaître les symptômes définitivement.
Compensation symbolique collective
Le même mécanisme de compensation symbolique inconscient est à l’œuvre dans notre monde qui a un inconscient collectif très actif. Le 17 octobre 2010, il n’y a plus de carburant à la pompe en France. Les raffineries sont à l’arrêt. Le 18 octobre, le gouvernement français se réunit en urgence, pendant cette période de morosité épuisante, pour autoriser l’utilisation des réserves. Six mois plus tôt, que s’est-il passé ? Convertissons le symptôme : du pétrole raffiné ne coule plus à la pompe (fin de la chaîne). Le contraire est : du pétrole brut s’écoule à l’extraction (origine de la chaîne). L’événement imprévu s’avère être l’accident de la plate-forme pétrolière au golfe du Mexique survenu le 20 avril 2010 : six mois ! Le 21 avril, les ouvriers du pétrole ont honte de polluer la planète. S’il n’y a plus de distribution, il n’y a plus besoin d’extraire ; il n’y a donc plus d’accident d’extraction. Mais pourquoi cette grève sévit-elle seulement en France ? Le mauvais souvenir conditionnant est celui de l’Erika : un pétrolier français (Total) transportant du fioul (raffiné) a pollué les côtes de la Bretagne. Si il n’y a pas de distribution à la pompe, pas besoin de transport, pas d’Erika. Cet événement français avait bien besoin d’une compensation symbolique à l’étranger par une compagnie étrangère (BP). Si le pétrole s’écoule dans la mer, il ne peut plus être raffiné et transporté en bateau. Pas d’Erika, CQFD. Malheureusement, on ne pratique pas l’écoute de l’inavouable chez Total.
Pour résumer
Rappelons les points clefs de la compensation inconsciente à caractère symbolique qui régit notre univers : Déclenchement lors du rappel d’un mauvais souvenir « culpabilisant ». Absurdité : elle survient a posteriori, après la souffrance déjà vécue et souvent elle en rajoute. Rouage infernal automatique qui ne s’interrompt définitivement qu’avec l’aveu de ce qui n’a jamais été avoué (avec culpabilité souvent). Diffusion à l’entourage familial, social, et de façon transgénérationnelle. Alibi symbolique qui peut être décrypté de façon précise quand on connaît le symbolisme. Ecoute indispensable de « l’inavoué » dans tous les cas pour libérer le sujet de sa compensation.
Rencontres du CRIDOMH à Lyon Ste FOY
les 1et 2 juin 2013
« SE LIBÉRER DES DOULEURS »
La médecine combat la douleur avec des médicaments, des physiothérapies, des neurostimulations, de l’acupuncture, des soutiens psychologiques divers (psychologue, hypnose, sophrologie) . Dans cette session réservée aux soignants, une autre approche CLINIQUE de la douleur sera proposée par l’équipe de chercheurs du Cridomh animée par Pierre-Jean Thomas-Lamotte (neurologue).
Toute douleur a un rôle compensateur. Selon le modèle du réflexe conditionnel pavlovien, il est possible de trouver un lien de causalité entre un événement ayant réveillé un mauvais souvenir de frustration (expérience conditionnante) et une douleur. La réponse pathologique produite (liée au symbolisme du corps) compense un manque, une frustration jamais exprimée avec des mots. Une écoute spécifique de la souffrance cachée derrière chaque douleur est donc possible, aboutissant à une libération et constituant un outil complémentaire précieux de l’approche médicale classique. Strictement réservé aux soignants (médecins, infirmières, kinésithérapeutes, psychologues et thérapeutes). Nombre de places limité.
Renseignements pratiques et formulaire d’inscription à télécharger sur le site http://www.cridomh.com
Ce centre de recherche (association sans but lucratif 1901) a été créé en 2011 par quelques chercheurs indépendants afin de permettre l’étude approfondie du phénomène de la compensation symbolique dans toutes ses implications (santé, vie quotidienne, politique, socioculturelle) et d’assurer la diffusion des connaissances acquises auprès de tous. Vous pouvez soutenir cette association en tant que membre bienfaiteur par votre cotisation, par un don ou par des propositions de soutien concret : aide à l’organisation de conférences et d’ateliers de partage, soutien médiatique, en faisant connaître le phénomène de la compensation symbolique et l’existence du CRIDOMH autour de vous.
Site internet : http://www.cridomh.com
Dr P-J Thomas-Lamotte : « A chaque culpabilité mise dans l’inconscient, on risque de se voir déclencher une compensation symbolique »
Pierre-Jean THOMAS-LAMOTTE, né en 1948, est médecin (spécialiste en Neurologie, certifié d’Anatomie pathologique), ancien Interne et ancien Assistant des hôpitaux de Paris. En 1985, il a abandonné ses fonctions de chef de service hospitalier et choisi l’activité libérale pour privilégier l’écoute du malade.
Ses recherches l’ont conduit à affirmer que toute maladie est la compensation symbolique inconsciente d’une souffrance qui n’a jamais été exprimée. Selon lui, tout symptôme a donc un rôle compensateur. Selon le modèle du réflexe conditionnel pavlovien, il est possible de trouver un lien de causalité entre une manifestation clinique et un événement ayant réveillé un mauvais souvenir (l’expérience conditionnante). La réponse pathologique produite (liée au symbolisme du corps) compense un manque, une frustration jamais exprimée avec des mots. Une écoute de la souffrance spécifique cachée derrière chaque symptôme est donc possible, aboutissant à une libération de la personne malade. Elle constitue un outil complémentaire précieux de l’approche médicale classique.
En 2011, le Dr P-J THOMAS-LAMOTTE a participé à la fondation du CRIDOMH (Centre de Recherche Indépendant De l’Origine des Misères Humaines) pour préciser et diffuser les connaissances sur la compensation symbolique inconsciente dans la vie humaine, à l’échelon de l’individu mais aussi du groupe (maladies, accidents, comportements …).
Il est l’auteur de : Guérir avec Thérèse – Essai sur la guérison intérieure et Ecouter et comprendre la maladie parus aux Editions Téqui, de … Et si la maladie n’était pas un hasard… et L’interprétation des maladies aux Editions Le jardin des livres. Il a participé à la rédaction des trois premiers cahiers du Cridomh publiés en France sous le titre La compensation symbolique – Comprendre les hasards de la vie.
Nous l’avons interrogé sur son dernier ouvrage.
Pouvez vous vous présenter à nos lecteurs ainsi que présenter le cœur de votre métier ?
Dr P-J THOMAS-LAMOTTE : J’étais neurologue à l’hôpital lorsqu’à 37 ans, j’ai vu une malade paralysée des jambes « à vie » se mettre à remarcher le lendemain sans aide, sans appui. Cela se passait à Paray-le-Monial où j’accompagnais un pèlerinage. J’ai donné ma démission pour aller écouter en ville les malades et comprendre ce qu’ils ont dans la tête. J’ai découvert que c’est notre cerveau inconscient qui déclenche nos maladies quand nous n’avons pas la franchise d’avouer nos faiblesses, lorsque nous ne vivons pas dans la vérité. La confidence « jamais faite » permet souvent de guérir d’un symptôme.
Qu’avez vous souhaité aborder de plus que l’interprétation des maladies, avec le livre Comment notre inconscient nous rend malade ?
Dr P-J THOMAS-LAMOTTE : L’interprétation des maladies vient donner les clefs de lecture de la plupart des maladies. Car la maladie est un langage symbolique où l’inconscient raconte ce que nous n’avons jamais osé dire, sous forme de symptôme. Comme pour un réflexe pavlovien, il y a d’abord un conditionnement par un événement « programmant » très désagréable. C’est pourquoi nous mettons ce qui nous gêne dans notre inconscient. Si ce mauvais souvenir est réveillé par un événement « déclenchant », l’inconscient déclenche automatiquement les symptômes qui constituent un alibi a posteriori pour la « culpabilité » ressentie lors de l’événement programmant (mais jamais racontée ou mieux avouée).
C’est ce qu’on appelle une compensation symbolique inconsciente. Pour en découvrir le sens, il faut faire la liste des symptômes, prendre les contraires des mots lorsqu’ils existent, et passer de la symbolique à la réalité. Un homme a un index droit engourdi. C’est peut-être qu’il a été accusé (l’index droit) à tort.
A chaque culpabilité mise dans l’inconscient, on risque de se voir déclencher une compensation symbolique automatique pour la personne, mais aussi pour sa famille, pour le groupe social. C’est parce que nous vivons dans le mensonge, en cachant notre culpabilité que l’inconscient prend le contrôle sur notre conscient pour déculpabiliser la personne, un membre de sa famille.
C’est pourquoi il y a des maladies transgénérationnelles
Vous y expliquez que tout ce qui nous arrive au quotidien (nos maux) serait lié à notre inconscient, à la volonté de notre cerveau de faire ressortir quelque chose d’inavoué. N’y allez vous un peu fort ?
Dr P-J THOMAS-LAMOTTE : Certains psychologues savent que l’enfant sert de « pansement » à ses parents. Mais c’est à longueur d’années que nous essayons de leur enlever les culpabilités qu’ils n’ont jamais avouées. Une grand-mère n’a pas avoué son avortement : sa petite fille se retrouve avec une stérilité : plus besoin d’avorter. Les malformations congénitales enlèvent à la maman enceinte une culpabilité par rapport à la grossesse. Ne valait-il pas mieux en faire l’aveu pour que la malformation ne survienne pas ?
Le livre qui vient d’être publié vient nous montrer qu’il n’y a pas de hasard. La rumination de l’inconscient est une véritable pollution de cerveau à cerveau qui conduit à la maladie, à l’accident, au changement de comportement. Pour celui qui connaît bien les symboles, notre coiffure, nos vêtements, nos chaussures racontent les souffrances que nous compensons à longueur de temps. Même un cambriolage, une piqûre d’insecte n’échappe pas à la règle. Pratiquement personne ne le sait car la symbolique ne s’apprend pas à l’école. Il fallait un autre livre pour illustrer ces compensations symboliques mises en place chaque jour.
La compensation installée, l’aveu de la culpabilité permet au conscient de reprendre le contrôle de nos relations dans la vérité et la bienveillance. Qui sait qu’une dyslexie de l’enfant peut disparaître instantanément lorsque la maman avoue la honte que lui ont procuré autrefois de sordides échanges verbaux ? L’enfant sans écriture et sans lecture rend impossible ces échanges que la maman regrette. Ne vaut-il pas mieux comprendre le sens du symptôme pour le faire disparaître définitivement en faisant la confidence refoulée dans l’inconscient.
Prenons le cas d’un bébé de cinq mois qui fait une allergie au lait. Il se sent mal et a le visage cramoisi à chaque fois qu’il ingère du lait. Le visage tout rouge du bébé, c’est de l’énergie qui est donnée à la maman pour son visage, pour qu’elle puisse affronter sa propre maman dans le face à face. En comprenant cela, elle fond en larmes et va pouvoir se faire aider pour régler son problème. Alors, pourquoi les médecins embêtent-ils cet enfant allergique depuis des années plutôt que de se poser la question du sens du symptôme.
Concrètement, comment appliquez vous vos analyses sur vos patients? Pour quels résultats ?
Dr P-J THOMAS-LAMOTTE : La recherche se fait au cas par cas. Un premier malade est interrogé sur son vécu conflictuel avant l’apparition du symptôme. Un second malade est interrogé sur ses difficultés psychoaffectives, avant l’apparition du même symptôme. On peut déjà constater un plus petit dénominateur commun dans ces deux histoires. On continue l’enquête avec des sujets ayant le même symptôme. Finalement un certain type de ressenti commun à ces malades va émerger donnant du 100% pour 100% et permettant d’évoquer un lien de causalité. Par la suite, pour une même pathologie, on va être orienté vers l’histoire que le patient va raconter.
Pour un cancer du larynx, on va mettre en évidence le développement de la tumeur au moment où l’obligation de « la fermer » disparaît : un parent qui devient dément et qui perd sa dominance, une carmélite dont la mère supérieure autoritaire et revêche vient de mourir, une femme qui souhaite un enfant alors qu’elle a du se taire à cause d’un viol …
On est loin du tabac parce que le tabac n’est pas la cause du cancer du larynx mais simplement un facteur de risque tout comme il faut être un homme pour faire un cancer du testicule. Mais la cause n’est pas là.
« Nous sommes tous condamnés à vivre en permanence au passé compensé ». N’est-ce pas terriblement fataliste ? Ne peut-on pas lutter contre cette forme de déterminisme cérébral ?
Dr P-J THOMAS-LAMOTTE : L’homme est effectivement fait pour suivre un chemin de Vérité, d’Amour car il est avant tout solidaire de ses « frères » : vivre dans la fraternité ne semble plus à la mode. Chacun est devenu prisonnier de ses compensations singulières : T-shirt avec son nom, tatouages, modèle de voiture, type d’alimentation. Mais avez-vous déjà vu un poireau BIO donner un cœur charitable ?
Qui y a-t-il a garder finalement chez Freud et chez Jung ?
Dr P-J THOMAS-LAMOTTE : L’homme est sur terre pour s’accomplir et cette démarche est progressive au fil du temps. Freud et Jung ont balisé un chemin pour la compréhension de l’inconscient. Jung a parlé de compensation, de synchronicité car il ne connaissait ni la symbolique utilisée ni la compensation symbolique inconsciente.
Pourtant les écritures saintes sont à la disposition de tous depuis des centaines d’années et elles nous expliquent comment vivre dans la compensation symbolique altruiste en choisissant de devenir responsable de tout ce qui nous arrive.